Non ce n’est pas fini, Ce n’est qu’un début
Par où commencer ? Comment se présenter ? Quel angle ? Quelle posture ?
Je traine le désir de monter ce blogue depuis tellement longtemps que les 1 000 idées que j’ai eues se bousculent toutes en même temps dans ma tête. Y’en a pourtant pas une qui me semble assez solide pour me permettre d’exprimer clairement, ce que je fais ici.
Après presque 2 ans à jaser de ce que je vivais, pis de comment ça me faisait me sentir, le vide me fait curieusement du bien. J’aurais cru que la bonne chose à écrire aurait été : “le vide m’angoisse, faut que je le comble avec quelque chose” n’importe quoi du genre… mais non.
Se taire ça fait du bien !
Pour moi qui suis un vrai moulin à paroles, c’est plutôt surprenant. Prendre le temps de me remettre en question a été une étape importante et nécessaire. Ma thérapie m’a remise sur pied. Mais c’est justement parce que maintenant ça va mieux, que ça va même bien que l’idée d’entretenir un blogue me semble pertinente.
Des gens inspirants j’en ai rencontré et entendu plein et ça aussi ça m’a fait du bien. Selon moi, les modèles sont la clé d’un vrai rétablissement. Pas se choisir une personne à prendre comme modèle en particulier, mais plutôt des bouts ici et là de gestes et de décisions qui font en sorte que l’existence peut être extraordinaire des fois. Avoir sous les yeux des gens ordinaires, des amis, de la famille, des collègues qui avancent, qui passent à travers, qui endurent, qui ne lâchent pas, c’est ça qui est magique.
On est tous un petit bout de modèle pour quelqu’un d’autre.
Ça fait partie de ce qui fait qu’on se sent bien. Mais moi, je le croyais plus. J’étais plus capable de voir en moi quoi que ce soit de valeur, encore moins une personne forte, une personne inspirante. Même si je recevais un encouragement, un compliment, des félicitations, il y avait toujours un oui, mais. Je ne pouvais pas avoir de mérite. Peu importe la force avec laquelle la personne qui me le disait voulait me faire réaliser à quel point c’était sincère, il y avait toujours, toujours un oui, mais. C’est sécurisant un oui, mais quand t’arrives plus à avoir confiance en toi, ça t’enlève ta responsabilité dans ce qui se passe, ça réconforte ton sentiment de ne pas maitriser ce qui t’arrives, le fun tout autant que le moins l’fun. Sauf que c’est rough à mettre à terre aussi un oui, mais quand tu veux reprendre le dessus. Y’en a certains qui sont ancrés en dedans de nous depuis tellement longtemps que même en leur donnant un couple de coups de massue, y repoussent tout seul.
Éprouver de la fierté à nouveau, j’en ai besoin. La thérapie m’a aidé à écarter la honte et à reconnaitre mes stratégies d’évitement. Mon blogue, c’est pour être fière que je le monte, pas pour partager mes états d’âme ou étirer une thérapie que je ne veux pas finir, mais pour me voir mener un projet qui me tient à cœur jusqu’au bout, pour me voir être moi-même à nouveau, pleinement, c’est pour construire quelque chose que j’aime que je le fais.
C’est comme ça qu’on commence, en faisant ce qu’on aime.